Rénovation énergétique. Comment monter son dossier MaPrimeRénov
L’Agence nationale de l’amélioration de l’habitat (Anah) a analysé les principaux problèmes qui font obstacle à la validation des dossiers déposés par les ménages pour obtenir MaPrimeRénov’. Ses recommandations pour mettre toutes les chances de son côté.
L’Agence nationale de l’amélioration de l’habitat (Anah) a identifié plusieurs « points de vigilance » lors du montage de son dossier MaPrimeRénov.
- Tout d’abord, la création du compte utilisateur : il ne faut surtout pas qu’une autre personne que le bénéficiaire (artisan, membre de la famille) crée un compte à la place du bénéficiaire. Quand c’est le cas, il n’est pas reconnu.
- De même, tous les documents fournis doivent être au nom du demandeur. Les dossiers qui portent différents noms nécessitent des vérifications par les services de l’Anah, ce qui retarde d’autant le versement de la prime.
- Autre souci, la mention de plusieurs adresses sur les documents remis. Elles rendent le dossier incohérent et constituent un point de blocage dans la demande. La vérification peut prendre du temps.
- Le paiement de la prime peut être sérieusement retardé à cause du RIB joint. Le relevé d’identité bancaire doit porter exactement les mêmes nom et prénom que le dossier du demandeur.
- Autre point crucial de vigilance : les devis et les factures. Ces documents sont imprécis, ils ne permettent pas de juger du respect des critères techniques requis pour toucher MaPrimeRénov’. Artisans et entreprises doivent décrire clairement la nature des travaux, trop peu le font. Le problème est tellement répandu que l’Anah a même songé à imposer un devis type !
Ce triste constat, Que Choisir l’a déjà dressé lors d’une enquête sur la rénovation énergétique. Sur les 38 devis de travaux analysés, aucun n’était conforme à la réglementation. Il y manquait les caractéristiques précises des vitrages et celles des isolants. Quant au prix de la main-d’œuvre, il était rarement séparé de celui du matériel alors que c’est une obligation. S’il remonte à 2016, cet état des lieux ne s’est pas amélioré depuis au vu des dossiers remis pour l’obtention de MaPrimeRénov’.
Après cette série de recommandations, on comprend effectivement mieux pourquoi le dispositif suscite tant de plaintes. Entre les justificatifs d’adresse, d’identité et surtout le manque d’indications sur la plupart des devis, voir aboutir son dossier demande autant de persévérance que de patience.
Et puis il y a les confusions entre les certificats d’économie d’énergie (CEE), un dispositif financé par les énergéticiens, et MaPrimeRénov’. Ainsi, tous les ménages qui montent un dossier MaPrimeRénov’ pour l’isolation des combles perdus essuient un refus. Ces travaux-là n’y donnent pas droit. Absurde et injuste, pestent les intéressés. Alors qu’en réalité, l’isolation des combles perdus est bel et bien financée, mais seulement par les CEE. Encore faudrait-il que les consommateurs soient informés de ces subtilités byzantines.